Au Port de pêche de Lorient
12 boulevard Abbé Le Cam, à Kéroman, face à la glacière se trouvaient les Docks et Entrepôts Maritimes de Kéroman, une entreprise de shipchandler industriel. Des hangars, un magasin et à l'étage, l'appartement de mes grands-parents. Georges Cadel, Pap, mon grand-père, était le gérant du magasin, et l'un des actionnaires. Trois générations de Cadel y ont travaillé. J'ai habité quelques mois à l'étage quand j'étais bébé.
Lors de notre passage en novembre 2012, les Docks avait déjà quitté les locaux, qui semblaient squattés. Le spectacle de cette entreprise déchue nous a désespérés ce jour-là. Les bâtiments ont dû être rasés peu après, au même moment que la glacière, qui elle venait de fêter son centenaire.
Les autres photos sont celles de mes grands parents devant le magasin en 1938 et 1939. Celle du repas est colorisée, elle a dû être prise vers 1950, sur la terrasse que l'on aperçoit aussi depuis l'arrière cour en 2012. Annick Labanot et Robert Lorent étaient jeunes mariés. Les parents d'Annick et Mam sont autour de la table. Pap prend la photo.
Sainte-Lucie Joué
Sainte-Lucie, c'était la maison d'oncle Alfred à Joué-les-Tours et comme il était mort bien avant que j'entre dans la famille Chauvigné, je ne savais pas où c'était. Et plus personne pour me le dire. Alors avec les vieilles photos, j'ai repéré l'avancée, l'espèce de véranda, avec ton toit à 3 pentes un peu particulier et j'ai survolé la région... avec Google maps/satellite. Et j'ai trouvé.
Fort-Mahon
Les locaux avaient été occupés par les Allemands pendant la guerre. Ils avaient surélevé la tour de l'escalier pour y installer un mirador. La baie d'Authie constituait en effet un lieu possible de débarquement depuis l'Angleterre et cette maison faisait partie de la ligne de défense allemande sur cette côte. Les Anglais le savaient bien qui essayèrent de bombarder la maison : 2 séries de 5 trous de bombe se croisent non loin de la maison où elles ont créé des mares, bien alignées, pour qui sait en lire la carte. La charpente de la maison se souvient des bombardements : un architecte avait souligné les effets du souffle sur la poutraison ; il disait que la charpente avait "flambé", ce qui est le terme technique pour indiquer qu'elle était inclinée. Mais ces poutres là ont un jour flambé pour de vrai dans un incendie causé par un court-circuit.
Lors de la Libération, alors que les Allemands étaient partis depuis longtemps, une équipe de joyeux drilles a voulu jouer aux résistants et a criblé la maison de tirs de grenades. Les dommages de guerre ont couvert les dégâts qu'ils avaient causés, eux, et pas les Allemands. Quand nous y sommes arrivés, la maison était inhabitée depuis l'avant-guerre, enfin sauf la période de l'Occupation.
Les Allemands avaient tiré une ligne électrique depuis la route et ce fut la seule période où la maison fut connectée au réseau électrique, jusqu'à ce que les actuels propriétaires en financent l'électrification. Quand notre famille en était propriétaire, de 1972 à 1990, l'électricité était celle du groupe électrogène d'occasion que nous avions acheté aux enchères à EDF. C'était un groupe de secours qui tournait au gas-oil, plutôt volumineux et qui était calibré pour alimenter tout un canton en cas de panne de secteur ! Les armoires de commande étaient impressionnantes. Nous ne l'allumions qu'en soirée, au grand dam des chasseurs de la baie qui n'appréciaient pas le raffut.
Méréville
A Méréville, près de Nancy, Louis et Jeannette Bourlaud avait acheté une petite maison de campagne où ils recevaient souvent famille et amis le week-end. Un petit verger de pommiers, et le bord de la Moselle où Louis pratiquait le canoé. Le Biki, de son petit nom, était un long canoé d'acajou, à qui nous avons fait connaître la Méditerranée par la suite.
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