Je suis allée à l'école Rouelle en 1960-61, mon petit frère un peu plus longtemps. Je passais 4 fois par jour devant les usines Coca-Cola et Citroën. Quand des bouteilles de Coca avaient des problèmes sur la chaîne de remplissage, les ouvriers laissaient près de la porte des bouteilles décapsulées notre disposition, nous les gamins du quartier.
De même, à l'usine Citroën, quand les roulements à bille connaissaient un incident sur la chaîne de montage, les ouvriers mettaient les billes d'acier dans de grands bacs où les enfants venaient se servir. Dans la cour de l'école, à 20 mètres de là, les billes de terre avaient plus de valeur que les billes d'acier et nous allions parfois dans d'autres quartiers pour faire des échanges fructueux avec d'autres enfants.
De ma fenêtre, en bordure de ce qui allait devenir 'la dalle" du front de Seine, j'ai assisté à la démolition des usines (je me souviens de la chute de l'usine Citroên, abattue sous les coups d'une énorme boule d'acier au bout d'une chaîne), puis à l'édification de cette foule de gratte-ciel qui n'en finissaient pas de pousser.
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