Belle-Île

Les maisons rurales belliloises sont groupées en hameaux que l'on nomme villages, elles s'alignent souvent par deux ou trois longères, survivance de la vie communautaire avant l'afféagement (1765) ou souci d'économie de main d’œuvre.
L'inventaire établi en 1978 retient 145 maisons construites avant 1860 ; six d'entre elles sont antérieures à l'occupation anglaise (1761-1763). Le type élémentaire, une seule porte et une fenêtre, aurait été imposé aux afféagistes ; cependant le plus répandu présente une porte encadrée de fenêtres ; les combles ont été ouverts de lucarnes au milieu du XIXe siècle. La maison est un rectangle peu allongé : la profondeur égale les 2/3 de la longueur (7,25 m), le pignon monte à 6,60 m. le toit est à double pente en ardoise. La façade est polychrome, c'est-à-dire crépie en blanc, encadrée de teinte claire, comme la porte et les fenêtres ; les menuiseries sont de couleurs vives. Parfois, c'est la façade entière qui est peinte de ces mêmes couleurs. L'intérieur propose 2 pièces au rez-de-chaussée. L'une est la salle commune, elle possède une cheminée de schiste au foyer surélevé au cœur de laquelle s'ouvre la porte triangulaire du four. L'autre est une chambre, elle alignait un front formé de lits demi-clos encadrant une armoire. Les combles et les granges sont éclairés par une ou deux lucarnes. On y accède soit par un escalier en pierre, le “dregai” ou “dergai”, couvrant un puits, une crèche ou un four, soit par un escalier de bois à l'intérieur, ménageant un “drennec” ou “trou à lande" sous la volée tournante placée contre le mur pignon Si l'aspect extérieur a conservé son originalité, les améliorations de la vie domestique ont souvent modifié l'intérieur.
Source : Belle-Île intime, guide de randonnées édité par la Maison de la Nature de Belle-Île-en-mer